Eperon Ouest-Sud-Ouest au Quayrat
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Grand Quayrat (3060 m), face ouest,
Eperon Ouest-Sud-Ouest
Dans cet ordre de difficulté, le pilier Ouest-Sud-Ouest est avec la Ravier un itinéraire plus que recommandable de cette grande face ouest. La 4ème mais surtout la 5ème longueur sont des longueurs inoubliables. La première partie jusqu’aux schistes rouges est devenue classique (possibilité de rappels dans « Game-over » ou de sortie plus à droite dans le secteur de la Malus), elle est d’ailleurs bien pourvue en pitons. Au dessus des schistes par contre, les parcours semblent plus rares (1 piton de relais en place) et pourtant l’escalade reste splendide sur du beau granit. Le passage en 6 est une fissure large mais pas suffisamment pour se coincer dedans et est très exposée (aucune protection possible), elle peut toutefois s’éviter par un petit rappel à droite pour rejoindre une magnifique fissure.
Première ascension : P. Lamarque et J.L. Pérès, le 09 juin 1968 (jusqu’aux schistes médians). L. Audoubert et M. Galy, le 11 juin 1968 (parcours complet jusqu’au sommet).
Accès voiture : De Bagnères de Luchon, prendre la route du col de Peyresourde que l’on quitte à gauche à Castillon de Larboust pour monter aux granges d’Astau (parking).
Accès pédestre : Du parking, suivre le GR10 qui passe au lac d’Oo puis au col et au refuge d’Espingo. Contourner le lac de Saüssat par la droite pour monter à la coume de l’Abesque (laquet). Continuer le bon chemin vers la gauche qui mène au refuge et au lac du Portillon. Avant d’arriver sur le replat en vue du refuge, repérer un piquet blanc tenu par des cailloux, 50 mètres au dessus quitter le chemin à gauche pour franchir la gorge et le ruisseau sous la face (quelques cairns). Monter à vue dans des pelouses et des éboulis jusqu’au pied de la face (3 heures à 3 heures 30 depuis les granges d’Astau. Il est possible de dormir au refuge d’Espingo (1 heure 30 d’approche le lendemain), ou au refuge du Portillon (30 minutes d’approche le lendemain en revenant sur ses pas jusqu’au pluviomètre puis en descendant la gorge jusqu’à l’aplomb de la face que l’on atteint par une pente d’herbe et d’éboulis).
Descente : Par la voie normale du Quayrat. Du sommet, suivre l’arête vers le nord d’abord par une vire sur son versant est puis à toute crête lorsqu’elle devient large et caillouteuse. On atteint une brèche vers 2800 mètres. Descendre le large couloir sur la gauche sur environ 200 mètres (on évite une partie de dalles lisses dans le couloir par un crochet rive gauche). Traverser horizontalement à droite le couloir puis des pentes herbeuses jusqu’à une arête raide et herbeuse que l’on descend vers les éboulis que l’on atteint par un crochet à gauche. Descendre ces éboulis toujours en tirant à droite sans jamais descendre franchement jusqu’à la côte 2250 où l’on traverse horizontalement à droite. On trouve alors une sente dans des pelouses qui traverse en descendant toujours vers la droite jusqu’à un nouvel éboulis que l’on descend droit. Au bas de celui-ci, on retrouve une sente horizontale à droite qui mène au col d’Espingo. Toute cette descente est cairnée.
Descriptif des longueurs : L’attaque est évidente dans un renfoncement où la neige ou les éboulis remontent assez haut dans la face Ouest. Juste à droite, débute une vire herbeuse en ascendance à droite. On se trouve légèrement à gauche de l’aplomb du pilier proprement dit.
L1 : remonter cette vire en ascendance à droite jusqu’au premier relais de « Game-over » (3), R1 sur 2 pitons. 40 mètres.
L2 : Continuer en ascendance à droite sur la vire qui se rétrécit pour remonter un couloir facile (2). Relais sur un béquet en haut du couloir. 30 mètres.
L3 : repartir franchement à gauche sur une autre vire (3) pour aller faire le relais sur friends au pied du pilier proprement dit. 30 mètres.
L4 : s’engager dans le beau dièdre d’une quinzaine de mètres (1 piton visible) juste à gauche de l’aplomb du pilier, en sortir à gauche pour remonter une grande cheminée dièdre redressée. Au niveau d’une petite vire avec des blocs, partir à droite dans un dièdre fermé avec un bloc coincé (5 athlétique, 3 pitons en place). On fait relais au-dessus sur un béquet. On se trouve alors juste à gauche de l’angle du pilier. 50 mètres.
L5 : contourner le pilier et le remonter intégralement en se tenant légèrement à sa droite (dalle magnifique en 5, 8 pitons en place). On fait le relais sur 2 pitons au pied d’un mur raide. 40 mètres.
L6 : partir en ascendance à gauche par un pas délicat pour rejoindre un vague dièdre dont on sort par la gauche pour rejoindre une zone moins raide (5+ puis 4). On relaie 15 mètres plus haut sur béquet. 40 mètres.
L7 : Partir droit au dessus dans un dièdre en direction de la zone de schistes rouges (4). Relais sur une immense terrasse herbeuse qui marque la fin de la première partie. 45 mètres.
Si l’on ne désire pas effectuer la seconde partie, il est possible de rejoindre les rappels de « Game-Over » en désescaladant légèrement vers la gauche pour trouver le premier relais.
L8 : traverser la terrasse (marche) en direction des schistes que l’on franchit directement par une zone de faiblesse (3) pour aller faire relais au pied de la zone granitique claire et redressée. 70 mètres.
L9 : elle se situe dans un triangle de granit clair d’une cinquantaine de mètres de haut juste à droite de gros surplombs jaunes et noirs. Remonter ce triangle raide par un système de fissures légèrement sur la droite (5). On se décale progressivement vers la droite pour faire le relais au bord du profond couloir qui borde à droite le couloir. Relais sur béquet. 50 mètres.
L10 : Remonter sur quelques mètres un couloir d’éboulis pour prendre pied sur un éperon bien marqué (on est à une vingtaine de mètres à droite de la Ravier). Remonter légèrement à gauche le fil de l’éperon (4) jusqu’à une large plate-forme où l’on fait relais (1 piton en place + friend). 40 mètres.
L11 : On est alors au pied d’une large fissure verticale et lisse de 7-8 mètres de haut. L’itinéraire original remonte cette fissure, compte-tenu de l’exposition (impossibilité de se protéger), nous avons préféré faire un petit rappel à droite pour récupérer une magnifique fissure. La remonter sur une dizaine de mètres puis se décaler à droite pour remonter un dièdre (5) sur 30 mètres. On fait relais sur béquet très près de l’éperon à gauche. 45 mètres. On rejoint ici la sortie de la Ravier.
L12 : contourner l’éperon et continuer à traverser vers la gauche pour rejoindre un dièdre au rocher médiocre que l’on remonte pour rejoindre l’arête de sortie de la centrale Ouest (4). Relais sur le fil de l’arête sur friends. 45 mètres.
La suite de l’itinéraire suit d’abord le flanc gauche de l’arête jusqu’à une profonde brèche qui permet de passer sur le flanc droit jusqu’au sommet – ensemble de 2, 3 (150 mètres).
Difficultés : TD peu soutenu. La difficulté ne dépasse pas le 5+ si l’on évite la fissure large en 6 dans la seconde partie. L’itinéraire est évident jusqu’aux schistes, plus difficile à trouver ensuite.
Equipement : La voie est bien pourvue en pitons dans la première partie, il n’y en a qu’un de relais ensuite au-dessus des schistes. Elle se protége très bien avec friends et coinceurs, sauf la fameuse fissure qui nous a paru très expo.
Matériel : 8 dégaines, coinceurs, jeu de friends complet jusqu’au 3 camalot. 3 pitons au cas où.
Hauteur de la voie : 550 mètres dont 100 à 150 mètres faciles en haut.
Horaire : 6 à 8 heures.
Topo : Guide Ollivier Pyrénées centrales (tome 3 : Vallées d’Aure et de Luchon).
J’ai fait l’éperon OSO au Quayrat le 23 août.
En cordée de 3 avec réchappe en rappel aprés la 7ème longueur par les relais de game over, c’était la partie la plus chargée en émotion.
Merci pour la précision de la description des longeurs ce qui m’a permis de de ne jamais me perdre.
A signaler cependant que le premier relais de Game Over (qui se trouve effectivement vers la gauche, au bord d’une grande terrasse, et que j’ai renforcé par une cordelette blanche et un maillon rapide)peut induire en erreur car il se trouve sur la droite d’un pilier en contrebas, or il faut faire le rappel sur la gauche de ce pilier afin de retrouver les relais suivants qui permettront d’aller jusqu’en bas.
Attention d’être bien vigilant et de faire des mouvements pendulaires pour trouver les relais qui sont placés sur des petites terrasses.
Risque de remontée sur corde fixe si vous allez tout droit et trop bas.
Les 12 longueurs peuvent se faire entre 6 et 8 heures en cordée réversible avec des grimpeurs expérimentés.
Mais renseignements pris auprés du gardien du refuge d’Espingo et d’autres alpinistes il faut ensuite 3h00 pour descendre du sommet jusqu’à ce même refuge plus 2 heures jusqu’aux granges d’Astau.
Pour des Toulousains qui veulent rentrer chez eux après avoir fait la voie il vaut mieux dormir au Portillon et se lever tôt.
Sinon merci pour ce beau topo qui m’a décidé à faire cette ascension
Commentaire by Bartalan Bruno — 26 août, 2009 @ 11:26
Bonjour Jean-Pierre,
De retour au pilier O-S-O depuis notre rencontre dans cette même voie, il y a quelques années.
j’avais toujours passé la longueur 5 par le côté droit du pilier mais la dalle sur le flanc gauche est exceptionnelle et presque plus facile (sauf le pas de départ de L6). Comme quoi, le Quayrat réserve toujours des surprises.
La fameuse et bellissime fissure « rateau de chèvre » de L11 n’a pas encore succombé à nos assauts. Pourtant nous avions monté le camalot 5 mais c’est le 6 qu’il faut (et même avoir 2 camalots 6 est préférable!). Il faudra y revenir.
Pour info, il y a un piton récent dans la longueur après les schistes dans L9 qui est pas mal placé au niveau d’un des « bombés ».
Ton topo s’est encore révélé parfait.
Merci et à bientôt.
je risque de monter au Maupas vers mercredi ou jeudi.
Commentaire by Eric Gerardin — 12 août, 2013 @ 0:33
j’ai écrit une bétise: j’avais toujours passé L5 par le flanc gauche et non le flanc droit qui est plus beau. Méa culpa…
Commentaire by Eric Gerardin — 12 août, 2013 @ 0:35
Bonsoir Eric,
merci pour ton message et tes précisions. De ce que je sais, L11 ne se laisse pas facilement apprivoisée mais maintenant on sait le matériel à amener…
Je reviens de la voie « poupées russes » au Ramougn, il me semble que tu l’as parcourue il y a peu. Nous nous sommes régalés, L3 ne sera certainement pas décotée …
Mercredi, je serai certainement dans le secteur d’Espingo.
A bientôt.
Jean-Pierre.
Commentaire by topospyreneens — 12 août, 2013 @ 19:23